POEME ROMÂNESTI ÎN LIMBI STRĂINE
Alexandru ANDRITOIU
CITESTE-MI DIN HORATIU.../ LIS-MOI DES ODES D’ HORACE ...
(vol. AUR / OR , 1982 )
À Ovidiu DRIMBA
En hiver, les arcs de triomphe sont blancs
Et la bise, à travers les champs,
Tel un orphéon, frappe assidûment
Les métaux de glace.
Les eaux coulent, tout en restant immobiles.
Magiques, les fontaines font créer,
Dans les seaux des puits,
Comme dans une grotte,
Des êtres imprécis, des trucs.
Dorévanat, le feu estival se laisse enfermer
Dans les maisons.
Nos automnes s’endorment dans les coings
Rangés sur des commodes.
Des formes durcies, des formes rugueuses,
Il n’ y en a plus.
Les lignes douces arrivent avec
Des sphères, des cercles , des ellipses
Pour la Nature.
Chaque pierre, tel un oeuf
De l’oiseau – lyre
S’ arrondit en habits translucides.
– Reste encore, je t’en prie,
Tout comme devant un grand peintre
Qui, morose et encore mal compris,
Te ravit par son délicat pinceau
Et t’invente à son gré.
L’ hiver s’installe dans les Carpathes
Jusqu’ à l’ Euxin
Et le Danube est blanc comme au déluge.
Mon âge même se déplace vers le Nord.
Lis-moi d’ Horace, encore et de nouveau
L’Ode „ Ad Thaliarcum „
Devant les poêles où se lamentent des forêts
Et aux vins vieux – devenus denses
Comme l’ huile – dans les amphores.
Je vais t’écouter tout doucement,
Lorsque le Temps arrive en douceur
Et nous dépasse...
Version française par Constanta NITĂ
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