Costel STANCU
***
Je veux m’approcher aujourd’hui
de toi, mon Dieu, sans être pharisien –
pareil aux oiseaux en picorant le blé
offert par l’homme pauvre dans sa main.
Juge-moi sévèrement: si je suis
bon d’embrasser tes plantes de pied,
jette-moi l’échelle et fais-moi pleurer
pour mes fautes, pareil aux serments printaniers.
***
Je supplie et j’attends. J’attends et je supplie de nouveau.
Mon esprit ne connaît pas l’instant du délice.
Le poisson ne rompt pas de morceaux de bord
pour les jeter en bas, aux marins précipices.
Pareil à lui je n’essaie pas de doutes maintenant
qu’à la fin quand nous allons nous retrouver
je serai enfant qui rêve de rouler
des cercles par le tronc d’un arbre fruitier.
Mais le chemin vers toi, mon Dieu, est une corde
aux noeuds sans nombre. Fais que je comprenne
pourquoi plus je m’approche de son bout
plus je les défais à grand-peine?
***
Je reste sur un bord, je tomberais
si tu ne soufflais pas vers moi, bienveillant.
Que suis-je, moi, l’homme? Certes, je suis le mot
prononcé par un autre mot, mais plus grand.
Une main sur le sable m’écrit, l’autre main
vient tout de suite et m’efface.
Dans ton jugement, ô mon Dieu, il est trop
le peu dans lequel je me veux perspicace.
Et seulement en m’éloignant de la pensée
de te palper je peux m’en approcher
pour secouer mes yeux sur ton regard,
comme un pommier ses fluers prématurées.
(Din placheta Cîntarul de apã)
Traduceri de Ion ROSIORU