Il fait nuit et les corps se tortillent
À CHEVAUX BLANCS
Le printemps est le ministre fidèle de l’hiver
LA SÉANCE DE POÉSIE
Le poète met justement en scène la mort
il ferme soigneusement ses instruments d’écrire,
TERRE ROSE
Terre rose,
(traducere de Rodica DRAGHINCESCU)
BAPTÊME AVEC DE LA LUMIÈRE
métamorphosés en dragons,
déjà unis à la terre,
étouffés par des rochers
en soufflant sur la poison devenue eau,
presque boue, presque herbe
Et c’est elle,
elle vient à petits pas, gaiement,
elle chantonne,
effleure de ses petits doigts les têtes agitées, émues
La lumière s’égoutte
sur qui?
qui sait? qui sait tout?
l’âme de qui rira? on ne s’y connaît pas
l’être de la robe longue, dantelle blanche,
passe en sifflant inlassablement
et renferme doucement au-delà de ses traces
l’air, l’atmosphère délicate.
il dirige harmonieusement ses ordres,
à cheveaux blancs
ainsi que le costume de perce-neige du poète sursaute,
à peine sorti des ténèbres,
sous le bras collé contre son coeur
à cause du poids des lettres de créance
écrites dans l’air droid, songe-creux,
entre les sabres.
Il n’a rien oublié de grands prix,
ainsi il emporte entièrement l’enjeu du gouvernemet
sur la vie et la mort
D’un regard limpide, claire,
toujours plus lumineux, plus jeune,
plus mouillé par l’eau du midi
mais avec l’aurore se débattant, rose,
Sur sa poitrine,
il part à grands pas
pour l’accomplissement de la mission
reçue en forêt,
Sous la tempête de neige
que la plaine chaude du présent
ne peut changer en rien...
(quel nom stéréotype pour le débat viscéral
d’animal torturé, victorieux et éthéré!)
Puis, il lisse de sa paume séchée
la fumée et la suie du sacrifice
et les cris jusqu’au ciel s’arrêtent brusquement
et se fondent, où donc?
s’habille d’après les règles des ordonnés,
des bienséants,
il endosse aussi son imperméable,
sort de chez lui
et prend le tramway.
terre juteuse, terre fermée,
se fendant parfois,
comme une rusée,
la paupière d’où jaillissent
des lueurs de perle,
tu dors impitoyablement à plat ventre
comme un animal préhistorique visité
par des ennemis
et des faux semeurs,
vulnérable au vol des oiseaux de proie,
c’est à peine si tu as le courage
pendant la nuit de dégourdir, en secret,
tes membres,
pour qu’on ne puisse jamais te saisir
- demain un nourrisson miraculeux
sera trouvé entre tes sillons.