POEME ROMÂNESTI ÎN LIMBI STRĂINE
Stefan AUG. DOINAS
Etoile triste
Tombant du ciel, les astres en cortège,
frôlèrent ton frêle corps, et toi, pourtant,
tu es restée plus pure que la neige,
où l’ombre ne fut plus qu’une illusion.
En ce temps-là une étoile d’or brillait
au-dessus, pour la saison de mystère,
qui bientôt à nous se fut donnée
aux masques de boue, au goût de fruits amers.
Maintenant, comme jadis, je me tais, vaincu.
Sous cette étoile, pourrais-je dire un mot ?
De tout ce qui est sur la terre, de ce qui fut,
n’a pas de sens ce qui n’est pas merveilleux.
Même ton visage, sculpté en albâtre,
du bleu du ciel cueilli soigneusement,
n’est qu’une vague ; une vague fragile, bleue,
d’un rivage vers l’autre s’en venant.
En vain ! Tout est en vain !...
Du haut du ciel, une étoile injuste nous surveille.
Depuis des siècles sa lumière vilaine
présage les fins – couchers de nos soleils.
Le baiser – frémissement saint de la chair
s’émietta, et fond, et tu l’entends,
tout comme la neige, aux seuils de l’hiver,
tombe parmi les arbres en fondant.
Poème
Au commencement a été le mot AMOUR.
Ta respiration s’en venait jusqu’à moi
étrange, tel un souffle de vent, et le vent
persistait tout autour, telle une respiration mystérieuse.
Je ne me rappelle de ce temps éloigné
que les lieux ombragés par où l’on passait
et le ciel haut. Quant aux autres choses,
s’il m’arrive encore parfois de les rencontrer,
c’est par hasard, comme je te rencontre toi.
La même horloge sonnait l’heure chaque fois ;
à chaque fois, la même horloge sonnait l’heure,
comme si toutes les choses de ce monde
avaient eu une seule même mort dans le même cœur.
C’est en vain que j’enlève le rideau de brouillard :
au-dessus, les arbres déploient leurs rameaux
et nous restons seuls dans le noir
comme après un second déluge.
Au commencement a été mon rivage, ton rivage,
et, entre nous, l’AMOUR, tel un océan mort.
D’abord, le soleil, pendant qu’il glissait
de l’un
à l’autre,
tomba, oiseau d’or tué, dans les vagues.
Par la suite, à notre insu, des rapaces
quittèrent les bords, marchèrent sur les eaux.
Tout cela durant des milliers d’années. Puis, sur le tard,
des animaux marins sont venus mordre aux rivages.
A présent, nos contours zigzagués
ressemblent au profil des continents ; et les âmes,
frêles comme la fleur d’écume de la mer,
sèchent sur les rochers, s’éparpillent aux quatre vents.
Au commencement il n’y avait qu’un seul mot entre nous.
Maintenant, des centaines de paroles inanimées nous animent,
lorsque ta respiration s’en vient jusqu’à moi,
étrange, tel un souffle de vent...
Traduceri de Liliana Cora FOSALĂU
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