POEME ROMÂNESTI ÎN LIMBI STRĂINE

Mihai EMINESCU

Pour inventer de nouveaux hypothèses
ou
Deux philosophes en ballon

Pour inventer de nouveaux hypothèses deux philosophes
s’en sont allés
Trouver ce qu’ils cherchaient dans l’air vide  – tout en haut, vers le sommet .
Ils faisaient ça souvent et sans le ballon,
Mais à présent éloignés du monde, de son grand son,
Un plan bigarré éloigné leur paraît toute la terre.
Et bien heureux, l’un d’eux, exclama: Frère, mon frère,
Je me sens maintenant détaché, au-dessus de nous personne.
L’autre regarda fâché la vide profondeur:
– Moi, ma foi – dit-il alors –
Ni au-dessous de nous je ne vois personne.

(cf. George Călinescu, Opera lui Mihai Eminescu, III, p. 290-292. Text berlinez, cca 1874)
     Traducere de Coca SOROCEANU

 

Dehors l’automne...

Dehors l’automne, des feuilles craignant la pluie,
Et puis, le vent qui fouette la croisée ;
Et toi, tu lis des lettres surannées.
Une heure s’écoule, tu remémores ta vie.

Tu trouves encore de ces petits passe-temps,
Et ne voudrais qu’on frappe à ta porte ;
Tu aimerais encore mieux par ce temps,
Tout près du feu, que la rêverie te porte

Très loin. De moi aussi toutes les pensées s’emparent,
Je rêve au vieux conte d’une fée,
Autour de moi s’amasse le brouillard ;

Mais le frou-frou d’une robe me rend heureux,
J’entends quelqu’un doucement franchir le pas,
Je sens des mains frileuses couvrir mes yeux.
Traducere de Liliana FOSALĂU

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