POEME ROMÂNESTI ÎN LIMBI STRĂINE
Mihai EMINESCU
Venise
La vie de la fière Venise s’en va;
Pas de chansons, de bals, de lumières;
Et sur les marches de marbres, à travers,
Coule la lune, blanchissant les parois.
Le vieil Okéanos pleure sur les canaux…
C’est lui toujours qui garde la jeunesse,
Il veut donner la vie à sa maîtresse,
Il frappe les murs et sonne de ses flots.
Comme dans un cimetière le calme existe.
Prêtre resté de la nuit des temps,
Et sonne le minuit Saint Marc sinistre.
En voix profonde, de Sibylle d’antan,
Il semble dire en rythme de cadence :
« Les morts ne reviennent, mon cher enfant ! »
Ed.1, Maiorescu, dec. 1883
Traduction : Claudia PINTESCU