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Constantin FROSIN

 

DEUX MALLES EN p

(sot net)

 

Barreaux invisibles et béants

Me séparent d'avec la joie de vivre,

M'amenuisent presque infiniment,

Me mettent en pièces, telle la vorace vouivre…

 

Serait-ce bien l'âge ? Le fardeau des ans

Qui n'a pas de cesse de me poursuivre

Implacable, d'éloigner mon antan…

(Où sont-elles passées, mes joies d'antan ?)

Qui sonne le glas et agite les cuivres ?

 

Ce qui vaut, (me) dure indéfiniment.

Quelqu'un là-haut tourne les pages du Livre

Qu'un scénographe à bile met en scène,

 

Ce qui veut dire qu'il me pousse au néant

Et fait chanceler ma chance, comme ivre !

L'horizon rougit, puis tourne à l'ébène…

 

 

CES SOTTES DUES, MEURENT

 

La Terre a sauté, puis a tremblé

Au moment-même où perçait le jour.

Dieu se sera peut-être indigné

Mais, nous autres, not' sang n'a fait qu'un tour…

 

Il nous a traités à toutes les sauces (SOS)

Et nous a servi un plat fort chaud,

Au moment où l'on tirait sa cosse –

Tout à failli aller à vau-l'eau…

 

Juste l'instant d'après, ce fut l'Aurore,

Le soleil se mit à resplendir –

S'y connaît, qui la pilule nous dore…

Le beau temps qu'il faisait pour mourir –

Dis donc, Seigneur, toi que l'on adore :

Pourquoi nous faire ça à n'en plus finir ?!

 

 

DE DEUX CHOSES, LUNE !

 

Avant de s'en aller, la Lune fit

Signe à la Terre de se taire, d'être calme.

Mais la Terre en prit ombrage et bondit –

Ce triste geste eut l'effet du napalm…

 

Elle prit feu, les volcans débordèrent,

Leurs douces secousses firent tant et si bien

Qu'il y eut un tremblement de terre –

Les habitants n'y entendirent rien…

 

Ce sont eux qui paient les pots cassés

Quand les deux géantes entrent en conflit –

Elles s'en fichent pas mal des êtres ratés…

 

Malgré elles, tout va de mîle en pis.*

Ils n'y sont pour rien, ces pauvres niais-

Un gouffre là-haut se meurt d'appétit…

 

*Traire ou s'extraire, c'est là la question!

 

 

 


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