POEME ROMÂNESTI ÎN LIMBI STRĂINE
Gabriel GEORGESCU
CÎNTEC DE IARNA/ AIR D’HIVER
Chemin mesuré en roues
De la porte vers les verrous
Nos silences emmenés
Payés cher dans les soirées
Par l’ argent d’une feuillée
Frimas –aux lêvres ajourné.
Et par l’eau d’une source claire
Par un air, la Lune fière
Dans une cruche est attrapée
Sous le charme se laisse bercer.
La roue enrobée en roues
Mène la vie sous les verrous
Et met le chemin en pelote:
– Hiver, faut-il que je tremblote ?
COLIND / NO Ё L
Le guet monte en minéraux
Enduire couches de couleur,
Neige glissée entre nous deux
Chemin condamné à mort.
Roue et cercle se déroulent
Dans le fruit, toujours plus lourd,
Sous l’ éclair qui nous fait mal
Le chemin s’ allume toujours.
Et trompeuses, dans la rosée,
Les nuits blanches des étrivières,
Divisant tous les sentiers,
Portent le néant en bannière.
Pèlerins hâtés qui viennent
Amincis dans un noël
Cherchent toujours Celui –qui – vient
Pour bâtir un nouveau Ciel.
CONJUNCTIE / CONJONCTION
Et la noblesse de la neige
Se dépose sur nos épaules -
Des trahisons passagères
Et des croyances
Dans la voûte fibreuse du violon.
Et l’oiseau – nuage
Se pose sur nos épaules –
Poison respirable reçu
À chaque instant
Suscitant notre souhait.
Et la forêt s’ assied
Sur nos épaules – seulement les bûcherons
S’en vont tout en distribuant des arbres
D’après la manoeuvre secrète de ceux
Qui distribuent les nuages.
Et la lumière qui engendre
Se glisse sur nos épaules –
Et nous nous en réjouissons
Avant de nous perdre dans le jardin
Qui souvent nous trahit.
Et la cruche à eau
Se pose sur nos épaules,
Traînant la source jusqu’à la pierre,
Afin que nos genoux, à force de raviner,
Deviennent pioche...
( vol. Poeme sub cenzura clipei/ Poèmes censurés par l’instant , 1999 )
Version française par Constanta NITĂ
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