Carolina
ILICA
Tout immoble
Tout imoble, à la fenêtre,
Elle restait comme aux photos
Et toi, tu allais apparaître
Ainsi que le soir, illico.
Dimanche c’était? Ou lundi?
Dans l’empyrée brillait la lune?
Des tulipes, sur le tapis,
Sans gloire mouraient une à une.
Mais qui était, les yeux rêveurs
Et qui sait presque tout par coeur?
Tu t’attardais, elle attendait
Et comme à travers un brouillard
Elle espérait t’apercevoir…
Devine-t-on qui espérait?
Dîner
Des couverts d’argent sur la table
Tout près des porcelaines fines.
En espérant dîner ensemble,
J’ai mis un anneau qui fascine.
Et le poignet de la main nue
Dans un beau bracelet d’antan.
D’autres bijoux, je n’en ai plus,
Les cheveux m’étant suffisants.
Il n’y a pas comme la mienne
Une robe en soie épiée:
Seuls de petits flots s’y promènent
Quand je me lève et je m’assieds.
Tout est en ordre dans ma chambre.
Les lampes, je les éteignis.
Seulement dans le candélabre
J’ai allumé une bougie.
D’un coup je me sentis contente
et en tout réconciliée:
Au lieu de frissonner d’attente
Quand à la porte il a sonné
Et est entré… un corps de cire
Qui malaisément avançait.
Les fleurs d’été allaient mourir
Eparpillées sur le plancher.
A peine puis prise de crainte
Entendis-je tes mots câlins,
Prononcés d’une voix éteinte:
Veux-tu qu’on meure ensemble? Viens!
Version française par Ion ROSIORU