POEME ROMÂNESTI ÎN LIMBI STRĂINE 
 



Ioan Es. POP


depuis que je me sais, ces blés mûrissent seulement au coucher du soleil

à la moisson leurs tiges sont violacées
et l’épi est malade et mystique.
on dirait que parmi les grains tousse un poitrinaire.
ceux-ci semblent tellement tuméfiés.
le pain est quand même goûteaux, et les enfants le dévorent vite.
jusqu’à l’îge de 12 ans je n’ai vu à eux quelque symptôme.
après cet îge, une pîleur qu’ils gardent jusqu’à 20 ans environ
insinue qu’ils en ont mangé trop
et qu’il n’a été point bien.

mais puis les enfants qui ne sont plus
des  enfants dès maintenant commencent tout d’un coup à briller
et rien ne les arrêtent de toucher 40 ans.

à notre tour nous ne sommes plus jeunes
et lorsque nous, déjà jeunes gens îgés en ce qui nous concerne,
les enterrons sous le champ de blé,
nous le faisons parce que nous ne pouvons pas renoncer du moins un jour

à ce blé et à ce pain
le seul dont on mange à sa faim.

nous avons survécu aussi à certains automnes

qui à peine vont revenir,
mais à celui dont les météorologues
disent que sera le plus court de tous?

seulement que nous ne sommes plus allés
si souvent comme l’année dernière –
les billets sont très chers
et momfa s’éloigne heure par heure
quoique toujours plusiers touristes
se montrent désireux de la voir.

le ministre du tourisme dit que momfa
est déjà prête à accueillir
dans son paradis dix milliers de visiteurs,

mais toujours le ministre du tourisme se voit
obligé de reconnaître franchement
qu’il n’a été jamais en momfa
et qu’il ne sait pas où celle-ci se trouve,
bien qu’il y ait 40 microbus
qui se dirigent tous les jours vers momfa.

quel  point de mire serait en momfa
de sorte que nos chers touristes s’y pressent?
les  mini-bus seraient-ils si reposants,
les miracles si grands qu’une
fois arrivés à momfa, nul d’eux
ne désire rentrer?

le cousin qui vient de maramu’
dit pourquoi je ne l’ai pas invité
cet été à momfa.
mais, mon cousin, s’agit-il d’un été?

et, dans ce cas, que cherchons nous ici?
c’est ici le lieu d’où nous partons vers momfa
et  où  se trouve cette momfa par rapport à nous, mon cousin?
momfa est à presque deux pas de nous
si nous restons pétrifiés durant une heure,
nous arriverons les premiers.

eh, passe-moi cette bouteille d’eau-de-vie
et ne regarde plus comme ça,
en momfa, si l’on veut voir, on entre les yeux fermés,
ici on n’est pas à la mer ou au maramu’…

Traduceri de Ion ROSIORU


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