POEME ROMÂNESTI ÎN LIMBI STRĂINE

Viorel HORJ

 

DECEMBRIE / DECEMBRE

( vol. O mie de lucruri – Calendar / Mille choses - Calendrier, 2011 )

 

– L’Union, dis, qu’est-ce que c’est ?

Demande un jour un arbre de lisière,

Serrant fortement son paletot gelé

Sur ses bras nus, mais chargés de lumière ;

 

Je lui ai répondu: – Tout comme ta sève

Descend au-dessous la terre des aïeux

De ses chemins d’étoile et s’enlève

Pour refleurir encore dans tes rameaux,

De même que tous les arbres que voyons

S’entrelacer les branches dans un baiser,

Font naître des corolles de leurs chansons

Une belle Constellation – celle du Verger,

 

Pour nous, de même, rajeunissant en temps,

Le même credo avive notre combat,

Car tous nos morts, en nous, éternellement,

Vivent et regardent au-delà de leur trépas.

 

Tu vois que pour la fête qui nous rassemble

Fleurissent les arbres de notre pays

Et nous cueillons,Paul Cornea au beau mois de Décembre,

L ’Union –comme le plus précieux des fruits !

 

 

IANUARIE / JANVIER

 

Quand le soir au jour se mêle,

Quelques gosses qui cherchent querelle,

Voyant les flocons tomber

Aussi gros que l’oreiller,

Se firent gloire d’être habiles

N’ayant peur d’un tel péril.

Et l’un d’eux, plus sage, de dire :

« – Enterrons -nous vite, mes frères,

Dans les argentées congères !

Faisons fondre l’épaisseur

Par nos joues et leur chaleur.

Si l’hiver nous en menace,

Remettons-le à sa place ! »

Un mollasse, plus outré ;

« – Quoi ? Mais on n’est pas de blé !

Car c’est lui qui aime les plaids

Et les dentelles argentées :

Moi, j aime bien mon édredon

Où je dors avec ma sœur :

Les flocons, eux, peuvent tomber…

En hiver je suis très gai ! » 

 

La querelle vient d’éclater :

En deux troupes, les gosses scindés

Pour la guerre ils sont fin prêts :

 

Mais d’un autre coin de rue

Un bonhomme de neige ému

Intervient tout désolé :

« – Vous m’avez donc oublié ?

Après un labeur comme tel

Vous voulez que je dégèle ? »

 

Chers enfants, faites attention !

Rappelez-vous mes suggestions :

Les choses grandes et graves, disons,

Ne se traitent en polisson

Et la guerre non plus, morbleu !

 

Ne tuez pas… votre jeu !

 

 

FEBRUARIE / FEVRIER

 

Des congères des champs et prés

Ont surgi, tout argentés,

Les agneaux purs comme la neige

En même temps que les perce-neige.

 

Leurs museaux fondent le verglas

La terre est dans l’embarras :

(– C’est la fleur blanche à tige frêle

Ou l’agneau aux pieds si grêles ?)

 

Jumelées, deux fleurs fragiles

Et candides et graciles

Poussent timides aux bouts des champs

Et annoncent le printemps.

Version française par Constanta NITĂ

 

 


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