POEZIE ROMÂNEASCĂ ÎN LIMBA ALBANEZĂ

Cristina ONOFRE

 

LE POEME DE LA HAUTE DEMOISELLE

Le jour commence par une pluie fine
comme pour les fraises des bois,
avec  le chapeau de feu
que je porte,
avec l’air ténu
de mes hauts doigts,
avec ce frêne dans ta pensée…

L’AROME DE BOIS

Le bois sec et aromatique
de mon berceau
avait été celui d’un navire
amarré à la berge pour toujours.
A cet endroit, le sable,
passé d’une main à l’autre,
me rappelle de temps en temps
un navire,
le bois sec et aromatique
de mon berceau.

A COTE DE L’HERBE

Quelqu’un met mon nom
à côté de l’herbe,
les battements de mon cœur
à proximité
des peupliers tranquilles,
pour qu’en hiver,
des oiseaux légers d’autres mondes
migrent vers mon nom,       
vers les battements de mon cœur.

A TRAVERS LES HERBES

C’était un geste habituel de la lune
que d’envoyer
sa tristesse comme un cou de cygne,
à travers les herbes,
jusqu’aux roseaux
et surtout jusqu’à toi,
toi qui laisses parfois
une trace incandescente,
la nuit,
pour que la forêt
puisse marcher sur les eaux.

TU RESSEMBLES A UN CORBEAU CREPUSCULAIRE

Tu ressembles
à un corbeau crépusculaire et  solitaire
avec l’air de la nuit dans tes veines,
tu erres dans les cieux
survolant parfois,
des cartes étranges…
Comme il est joyeux et léger
ton sang,
s’élevant au-dessus des champs
jouant dans les flammes
sur les trésors du cœur
et lavant ensuite ses chemises invisibles
dans les noces fougueuses des sources !

UN MONDE INVISIBLE D’OISEAUX

Cela fait si longtemps
depuis que nous volions ensemble,
aile contre aile,
portant en nous le pain
et le sel de la terre
vers un monde invisible d’oiseaux
où le chant comme la rosée
relève les paupières transparentes
des matinées.

COING BLEU

Vivant souvent
à côté des feuilles,
j’ai commencé à m’affiner
et mon âme
s’empare doucement
du nom de toute nervure
qui attend le jour
pour fleurir
sous le regard d’un homme
amoureux,
près d’un coing bleu…

ETANT AMOUREUX

L’esprit des herbes
venait dans mes songes
et me disait
comment l’approcher
embrasant les jours
et sauvant une partie de moi
pour que je puisse l’accueillir, seulement lui ,
dans mes draps de cygne
où je m’endors parfois.

LA TIMIDE DENTELLE

La timide dentelle de la brume
se promène aux bords des rivières,
déploie ses doigts
au-dessus des herbes éteintes ,
au lointain on voit
le bourgeon d’un feu
vers lequel elle marche
pour rencontrer
la solitude tout entière.
Invisible,
un aulne l’accompagne quelque temps….

SANGLIERS DE PLUIES

Des sangliers de pluies courent
entre les bouleaux ,
s’éloignent ensuite
devenant tonnerre de chasse,
marche dans les feuilles,
champ de sons,
automnal et infini.

Traduction par Liana GOCAN

 

 


Home