Ioan PETRAS

des agneaux en lumière

toi tu pais des agneaux en lumière
sur les épaules de chaque printemps

ton sang est un arbre fleuri
de qui j’accroche
fatigué mes paroles
qui ne sont pas entrées dans mes poèmes

tu pais des agneaux en lumière
près du foyer du prophète feuillé
par l’insomnie et par veillée

tu as laissé au bord de la lune
le collier en larmes promis à la Vierge

tu pais des agneaux en lumière
parmi les eaux
à côté des vieilles pierres

un ange te fais de l’ombre

le midi rafraîchit ses visages
aux cieux de tes yeux

que la feuille ne tombe de mes poèmes
Epiphanie
tu pais des agneaux en lueur

 

viennent les fêtes

à la porte de mes paroles viennent les fêtes
sur l’âme neigée avec des magnoliers

dans le ciel suinté parmi les oiseaux
je mets ma chemise
mes os
et ce qui est resté des racines de la Croix

viennent les fêtes à cheval sur les agneaux en lueur

Epiphanie
tu balaies le désert avec
la larme de chaque prière
des prophètes grisonnés en mots
t’enveloppent dans des psaumes épiphaniques
toi
porte par où
à la porte de mes paroles
viennent les fêtes
viennent les fêtes
viennent les fêtes

poème

un Livre bouge
parmi le sang de ces mots

à peine je comprends
qu’au lieu de l’échine
je porte un arc-en-ciel larmoyant

sous l’auvent du Livre
une basse-cour pleine de papillons
et milles d’embrassements
sur l’icône de chaque mot

des soies feuillées froufroutent
dans la cendre des mots
un ange diacrant
en vêtements de larmes
pour le baptême de l’Enfant
du soleil Dont
on peut déchiffrer
un front serein

le cristal dore
les cadres du jour

le monde commence dans le ciel d’une larme

saison

qu’on larmoie à la racine de chaque mot
jusque le Poète embrasse
l’âtre de la forêt
une patrie en cire liturgique attend
des anges fatigués de l’amour

dans la glace de ta larme
se renversent des espaces infinis

le Poète tisse
des lis blessés
la chlamyde du patience

un bouquet de nuages tricote
le dimanche de mon désert
et en bas des blessures
toi, tu pousses, branche frêle d’olivier
de mon infini

dans le pré d’un autre ciel
je sens la joie avec qui tu te caches
sous la cloche de la prière, Marie
                  (cf. cartea bucuriilor epifanice)
Traduceri de Claudia PINTESCU

 


Home