Ion PILLAT (1891–1945)
CIRESUL/ LE CERISIER
J’attellerai mon âne à la charrette,
Lui, qui regarde en sage le monde entier,
Comme autrefois, on gravira le vieux sentier,
Au rythme du sabot, parmi la vigne verte.
Une jeune fille en rouge ira a mon devant,
Munie de son panier et d’une longue perche.
J’arrêterai mon âne de sa marche
Auprès du cerisier voute par fruits et ans.
Il sera rouge, comme autrefois, le cerisier
Et les cerises pendront dans la ramée,
La jeune fille, dans son tablier, va entasser
À chaque mouvement de perche, des milliers.
Et tard, lorsque les ombres vont côtoyer les champs,
Et les étoiles, telles des cerises, vont briller,
J’apporterais pour ma grand-mère bien des paniers…
Si je l’avais encore…ainsi que l’âme d’antan …
Version française par Constanta Nită
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