POEME ROMÂNESTI ÎN LIMBI STRĂINE

 

Al. PINTESCU

 

Faix

J’ai jeté ensuite

le peigne,
le grès,
la plume,
mes années entêtés,
le père,
la mère,
les frères, les soeurs,
la soie de l’araignée,
les neiges,
de tous les faix
je me suis débarassé
comme un bébé
baigné.

(cf. Metronom, apud Radiografia zăpezii, ed. Helicon, 1997, pag. 8)

Le Verseau

L’étoile comme un ergot/ en ventre du ciel
                                                               Nichita Stănescu

Pénetré seulement par le Mot

(il n’avait pas de bouche en parler)
jusqu’à l’effroi, jusqu’au gris
(il n’avait pas de bouche en parler);
comme l’eau il flottait, comme la neige
il se concrétisait et il s’éteignait
transparent seulement pour le Mot il était
il n’avait pas ni de mémoire
pour les autres choses.

Il était opaque à la douleur, à la crainte
(à personne il ne payait pas de Gabelle),
il ne convoitait pas d’amour
(seulement en Mot il se concrétisait).

Il n’avait pas d’habits, ni de timidité
(une autre sainte folie):
il regardait surpris ses mains
blanches et longues, grotesques, infinies,
c’était comme il ne savait pas
que c’étaient des ailes de déités…

 

Poeta artifex

Il voulait écrire un distique avec un leit motiv
en une masse de mots
avec des métaphores craquant éhontées
comme les pommes dans le grenier, vers le soir
en éclats argentés
enfonçant l’effroi dans les os,
en tangage levantin
comme dans les mers frappées par le fouet
en lis orphelins
rouges et blancs, diamantins
mamelons d’orphelines.

O, il était un orfèvre:
il dessinait icosaèdre
après icosaèdre.

(cf. Recurs la copilărie, apud op. cit., pag. 76/82)

                                              

En français: Coca SOROCEANU


 


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