Ion ROSIORU   



Pantoum

Je suis pareil à un otage dans une tour mandarinale.
Dans mon champ visuel avancent quelques nuées de sauterelles.
La barque du pêcheur qui chante s’efface à jamais en aval.
Le froid de toutes tes errances au char de l’insomnie m’attelle.

Dans mon champ visuel avancent quelques nuées de sauterelles.
Tu croix que ce poème avive mon romantisme vespéral.
Le froid de toutes tes errances au char de l’insomnie m’attelle.
Un enterrement qui épate n’est qu’un pénible carnaval.

Tu croix que ce poème avive mon romantisme vespéral.
Dans l’herbe tendre se projette le feu de l’affamée chandelle.
Un enterrement qui épate n’est qu’un pénible carnaval.
La mort parmi toutes les modes réussit à être éternelle.

Dans l’herbe tendre se projette le feu de l’affamée chandelle.
Hennit le long de mon enfance le même effroyable cheval.
La mort parmi toutes les modes réussit à être éternelle.
Je suis pareil à un otage dans une tour mandarinale!

Pantoum

Plus le temps sur moi s’avale, plus je me minéralise.
Dans l’éclat de toute glace Dieu avive mon absence.
Chaque instant mes pas se perdent sous les dalles de l’église.
Le néant qui nous sépare est depuis toujours immense.

Dans l’éclat de toute glace Dieu avive mon absence.
Notre amour survit encore dans le pourpre des cerises.
Le néant qui nous sépare est depuis toujours immense.
Je voudrais le don magique du discours qui exorcise.

Notre amour survit encore dans le pourpre des cerises.
Le destin est le halage sur le bord de la souffrance.
Je voudrais le don magique du discours qui exorcise.
Sous le masque de la peine l’espérance recommence.

Le destin est le halage sur le bord de la souffrance.
Les vainqueurs après la lutte tirent au sort ma chemise.
Sous le masque de la peine l’espérance recommence.
Plus le temps sur moi s’avale, plus je me minéralise!


 


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