Marin SORESCU



tabac

C’est aux morts que
l’étermité paraît
Plus longue,
Puisqu’on ne leur permet pas
De fumer.

Nous, ceux plus vivants, nous fumons,
Nous allumons l’un de l’autre
Une cigarette,
En expirant par le nez un „merci”
Noyé de fumée.

Une cigarette quand nous naissons,
L’une quand nous allons à l’école,
L’autre quand nous nous marions:
Une cigarette parce qu’il pleut,
Et perce qu’il ne pleut pas,
Une autre cigarette.
Et voilà,
A l’aide d’un tabac bon marché,
On ignore le passage
Du destin.


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