POEME ROMÂNESTI ÎN LIMBI STRĂINE 
 



Spiridon POPESCU    
    Tombe la neige

Il neige –
Dans mon sang
Les globules blanchissent.

Si la glace s’affermit
Je m’en vais à la luge pour l’autre vie…


    Inceste

J’aime les yeux verts d’un amour sans merci
Mais aucune femme ayant de telles merveilles
Ne m’y laissa plonger au creux des mes nuits…
C’est pourquoi – mystère du mystère –
Je tombai amoureux d’un brin d’herbe
De la tombe de ma mère…


    Je suis si triste

Une mauvaise Parque m’a légué (par sagesse?)
Le chemin de la vie tout défoncé;
N’y a-t-il donc personne pour planter
Un saber droit au coeur de ma tristesse?

Seigneur, je n’en peux plus, sans cesse je souffre,
Donne-moi un signe, dirige le soleil
En vraie boucharde de rayons – merveille –
Pour qu-il remplisse de sa lumière mes gouffres.


    Ruines

Partout ruines, partout gravats
Je suis un amas de décombres…
Regardez-moi, moi, que voilà:
Dans ce miroir au clair reflet
Je tombe comme une colonne usée
En écrasant vite sous mon poids
Celui qui m’fut toute la vie “moi”…

Partout ruines, partout gravats…

    * * *

À la folie éprise de poésie,
Comme il ne l’est sur terre aucun lecteur,
La mort prie le poète, toute en pleurs
Qu’il passe l’Achéron au ralenti.

Mais le poète, curieux par sa nature
Ignore la rosée des yeux d’ la mort
Et, attiré par l’herbe de l’autre bord
Se jette à l’eau et le flot l’engloutit…


    Ce n’était qu’une histoire…

J’avais fait un accord avec les dieux
J’avais l’impression qu’en luttant seul
Avec moi-même, je n’arriverais jamais
À en sortir vainqueur; tant on a dit
Que celui
Qui oserait à me toucher
Le pairait de sa vie…

Ce n’était qu’une histoire, je savais bien
Que je n’était pas Dieu, comme on l’disait,
Et que, sur mon étoile, si j’m’affrontais
Je me serais vaincu sans nul problème.


Traduceri de Paula ROMANESCU
    

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